S.O.S. ISLANDE (Fr.)

A l’aide ! La nature est menacée

Empï’chons-les de détruire lï’Islande !

Empï’chons le gouvernement islandais et les industriels dï’Alcoa de détruire le dernier espace de nature sauvage au profit dï’une usine dï’aluminium.

Il faut avertir les gens que le plan général de développement de lï’ï’le est de faire de sa belle nature un enfer dï’industrie lourde au service des entreprises dï’aluminium !

Tout cela a déjï’ commencé. Le projet de barrage de Kárahnjúkar dans les montagnes islandaises est déjï’ bien avancé. Mais il peut encore ï’tre arrï’té !

Comment pouvez-vous aider ?

Joignez-vous ï’ nous sur le site du barrage et rendez visible votre opposition ï’ la catastrophe environnementale quï’il représente !

Les highlands de l’Islande du nord, oï’ se situe le glacier Vatnajökull, sont la derniï’re grande région vraiment sauvage en Europe occidentale. Actuellement plusieurs multinationales cherchent ï’ exploiter le potentiel hydro-éléctrique au cï’ur mï’me de cette zone jusque-lï’ immaculée. Elles travaillent ï’ de grands projets industriels concentrés essentiellement sur la production d’aluminium.
Ces entreprises, avec le soutien actif du gouvernement islandais, sont sur le point de provoquer une catastrophe environnementale dï’une ampleur sans précédent.
Une série de barrages gigantesques sont déjï’ en pleine construction ï’ Kárahnjukar, dans le nord-est du pays Lï’électricité produite est destinée uniquement ï’ un énorme fondeur d’aluminium. Pas un kilowatt de l’électricité produite par les barrages ne sera utilisé pour lï’alimentation domestique.
La seule soi-disante ï’raison économiqueï’ de ces barrages est donc lï’alimentation en électricité dï’une usine dï’aluminium appartenant ï’ ALCOA (gérant globale américan dï’aluminium) qui doit ï’tre construite dans le fjord de Reydarfjördur pour ï’tre opérationnelle dï’s 2007.
Quelques-unes des régions qui seront en conséquence inondées par le réservoir creusé par les barrages sont protégées non seulement par la loi islandaise, mais aussi par les lois internationales. Toutes ces régions d’une beauté stupéfiante seront sacrifiées pour le seul profit de quelques entreprises. Parmi ces régions, il faut malheureusement compter Kringilsárrani, au pied du grand glacier (Vatnajökull) : cï’est un paysage de mousse fleurie, domaine des rennes et dï’espï’ces d’oiseaux protégées.
D’autres sociétés multinationales s’intéressent ï’ l’Islande. Ce qui nï’est guï’re étonnant, étant données les recommandations du ministre de l’Industrie, Madame Valgerdur Sverrisdóttir : “Lï’Islande,” a-t-elle déclaré, “est le meilleur petit secret de l’industrie aluminium mondialeï’. Les entreprises dï’aluminium sont évidemment candidates ï’ lï’exploitation dï’une usine alimentée par une énergie bon marché.
Plusieurs régions sont menacées par des projets ï’ venir : comme, par exemple, Thjorsarver, entre les deux glaciers Hofsjökull et Vatnajökull. ALCOA projette déjï’ une seconde usine dans le Nord du pays, et ALCAN et Century ont dï’ors et déjï’ reï’u le feu vert pour élargir les installations quï’elles exploitent déjï’ dans le Sud-Ouest de lï’Islande. Century souhaite construire une deuxiï’me usine prï’s de Keflavik, ï’ Helguvik. En plus de tout cela, R&D Carbon Ltd. viennent dï’obtenir lï’autorisation dï’un projet hautement polluant dï’usine de pile ï’ combustible ï’ Katanes, dans la région de Hvalfjördur, prï’s de Reykjavik. Les scientifiques ont alerté la population de Reykjavik des conséquences dramatiques de ces décisions : si ces projets sont menés ï’ terme, ils prédisent que la baie de Flaxafloi, oï’ se trouve Reykjavik, la capitale de lï’Islande, ï’ est condamnée ï’ devenir rapidement la zone dï’Europe du Nord la plus sérieusement polluée. ï’
Toutes les entreprises citées ici sont connues pour leurs condamnations diverses et nombreuses, dans le monde entier, pour infractions contre les lois sur lï’environnement. Elles se sont rendues coupables de dommages et désastres naturels pour lesquels elles sont toujours poursuivies.
Lï’importance écologique, botanique, géologique et biologique de ces endroits a été démontrée par des scientifiques du monde entier.
Le peuple islandais n’a jamais été consulté, car ce nï’est pas le style du gouvernement habitué ï’ ï’tre brusque et arrogant. Pourtant, une grande partie de la nation ne veut pas sacrifier la beauté et la pureté du pays pour le seul profit des multinationales. Un sondage réalisé au mois de mars 2005 a montré quï’environ 50% de la population islandaise considï’re que le projet Kárahnjúkar est une énorme erreur.

Le projet de Karahnjukar fut décidé par le précédent gouvernement (composé des deux mï’me partis politiques que le gouvernement actuel!) nonobstant les recommandations des scientifiques dont les rapports furent ignorés alors quï’ils mettaient en garde contre lï’instabilité géologique du lieu : la zone est en effet au-dessus et voisine de plusieurs volcans actifs, et lï’activité sismique y est intense.
Le gouvernement islandais nï’a reculé devant rien pour parvenir ï’ ses fins, sï’autorisant mï’me les menace physiques et le harassement professionnel contre ceux qui sï’opposaient ï’ sa politique en matiï’re dï’énergie : les écologistes islandais, en autres, livrent donc une bataille qui sï’annonce longue et difficile.

La Haute Cour de Justice dï’Islande a rendu un arrï’t en juin 2005 invalidant le permis de construire de lï’usine ALCOA, dans la mesure oï’ cette entreprise nï’avait pas procéder ï’ lï’évaluation obligatoire des conséquences environnementales de leur projet : et pourtant, la construction continue comme si rien ne sï’était passé. Preuve quï’il y a bel et bien quelque chose de pourri dans la République Alumimiumienne dï’Islande !

En hï’te, ALCOA a cependant mis au point un document rempli de phrases vides et écrit dans une langue de bois annonï’ant que ï’ les moyens de contrï’le de la pollution les plus modernes seront utilisésï’ ï’ : on contrï’lera la pollution, on ne lï’empï’chera pas ! Nous avons désormais lï’habitude de ce type de double langage de la part dï’ALCOA et de Landsvirkjun, lï’EDF islandaise, qui lui offre le projet. Les gens sont de moins en moins dupes de leurs manï’uvres.

La crise bancaire actuelle que traverse lï’Islande nï’est pas sans rapport avec ce monumental projet. En effet, le projet, réalisé par Landsvirkjun, lï’EDF islandaise, a exigé un prï’t énorme que lï’Etat islandais sï’est engagé ï’ garantir.

Lï’expression ï’ problï’me Kárahnjúkar ï’ est désormais courante en Islande, car les gens perdent de plus en plus leur emploi dans tout le pays ï’ cause du développement incontrï’lé de lï’économie de la petite Islande, développement artificiellement gonflé par le projet Kárahnjúkar. De nombreuses entreprises islandaises dï’import-export ont fait faillite et dï’autres sont contraintes de délocaliser leur activité ï’ cause de la surévaluation artificielle actuelle de la monnaie islandaise. Lï’inflation est par ailleurs trï’s importante sans que le gouvernement parvienne ï’ la maï’triser, essentiellement ï’ cause de lï’emballement croissant de ses projets financiï’rement incontrï’lés dï’industrie lourde.

La récente crise bancaire fut prédite par de nombreux économistes opposés au projet, parmi lesquels des experts consultés par le précédent gouvernement qui ignora leur mise en garde. La communauté internationale a depuis donné raison aux experts et tort au gouvernement.

Si le gouvernement fit la sourde oreille aux recommandations des experts en économie dï’une part, il refusa aussi surtout dï’écouter les géologues islandais et américains qui le mirent en garde contre le choix du lieu dï’implantation des barrages. Certains rapports furent mï’me falsifiés dans le dos de leurs auteurs afin de manipuler les différentes commissions. Ce que les géologues pointaient, cï’était, entre autres danger, le risque trï’s important que lï’énorme masse dï’eau du bassin de rétention, par son poids, engendre de nombreuses fissures supplémentaires dans la croï’te instable de la zone. La conséquence, cï’est que les barrages ne pourront sans doute jamais produire toute lï’électricité attendue.

Lï’ironie, cï’est que lï’un des arguments principaux en faveur des barrages consiste ï’ dire que lï’hydroélectricité est une énergie propre. Or, les réservoirs vont engloutir une végétation qui va pourrir et contribuer, dans une large mesure, ï’ lï’émission de gaz ï’ effets de serre. Des études récentes ont montré que les usines hydroélectriques produisent une quantité importante de CO2 et de méthane ï’ certaines produisent mï’me plus de gaz ï’ effet de serre que les usines fonctionnant avec lï’énergie fossile.

Le risque est plus important encore : les réservoirs dï’eau risquent de ne pas offrir longtemps de matiï’re premiï’re pour produire de lï’énergie, car ï’ cause des sédiments charriés par lï’eau des riviï’res glaciï’res, les bassins ne tarderont pas ï’ ï’tre plein dï’une boue inutile et néfaste dans un barrage. De plus, le niveau sans cesse variable des bassins laissera souvent sï’échapper des grandes quantités de limon, provoquant des tempï’tes de poussiï’re tandis que le sevrage dï’eau dï’une partie de la région accélï’rera le phénomï’ne de désertification et dï’érosion qui condamne ï’ terme une partie de la végétation des régions tout autour.

Il va de soi, en outre, quï’en privant le milieu marin du limon apporté normalement par les riviï’res glaciï’res, on menace ï’ moyen terme les ressources de la pï’che islandaise, qui est lï’une des industries les plus importantes de lï’ï’le. Les conséquences de ces barrages sont donc sans nombre et toutes désastreuses écologiquement, géologiquement, socialement et économiquement.

Le projet Kárahnjúkar est déjï’ trï’s en retard. Et les experts sï’accordent ï’ reconnaï’tre que 90% des dommages irréversibles pour lï’environnement seront provoquées par lï’engloutissement sous les eaux de la région au moment de lï’immersion. Or, plus la construction des barrages et des tunnels prend de temps, plus nous disposons de temps pour tenter de lï’arrï’ter.

Nos revendications sont les suivantes :
Lï’arrï’t immédiat de la construction des barrages de Kárahnjúkar.
Une enquï’te sur la maniï’re dont la recherche scientifique a été détournée et sur la maniï’re dont les décisions furent prises de maniï’re autocratique.
Une publication de tous les projets dï’industrie lourde en cours afin quï’une consultation de la population soit conduite ï’ propos du patrimoine national !

Il faut ici mentionner le sort fait aux ouvriers dï’Impregilo, le maï’tre dï’ï’uvre italien du projet Kárahnjúkar : ils travaillent dans des conditions dï’hygiï’ne et de danger inadmissibles dans un pays développé. Les syndicats islandais nï’ont cessé depuis le début du chantier de dénoncer ces conditions de travail scandaleuses. Or, Impregilo a été autorisé ï’ enfreindre la loi. Rappelons que les ouvriers de ce chantier sont majoritairement étrangers, notamment portugais et chinois, quï’ils ne connaissent donc pas ou peu leurs droits, la langue et les rï’gles de sécurité du pays. En faisant venir ces ouvriers de lï’étranger, le gouvernement accepte que soit remis en cause les conventions sociales qui assurent la paix sociale dans ce pays depuis son indépendance. Lï’argument principal en faveur de la construction de lï’usine dï’aluminium était de créer des emplois dans lï’Est du pays afin dï’endiguer lï’exode massif de lï’Est vers Reykjavik.
Or, 80% des employés y sont et y seront étrangers : plutï’t que de développer lï’emploi dans lï’est, le gouvernement encourage une immigration incontrï’lée et mal accueillie qui sï’me les germes dï’un racisme et dï’une xénophobie ï’ venir. Lï’exode continue et lï’Est se peuple dï’étrangers exploités.
Les Islandais sont prï’ts ï’ livrer bataille pour de nombreuses années, mais un soutien international, une pression de lï’étranger sont dï’une importance capitale dans un tel combat. ALCOA a payé pour siéger au comité américain du World Wide Fund for Nature. Cela explique en partie la faiblesse de lï’écho rencontré par notre cause.
La menace qui pï’se sur la nature islandaise nï’est pas une affaire seulement intérieure : la pollution ne connaï’t pas de frontiï’re. Le patrimoine naturel islandais appartient au patrimoine naturel de lï’humanité, cï’est donc lï’humanité qui doit le défendre lorsquï’il est menacé, surtout lorsquï’il lï’est au seul profit dï’intérï’ts privés.

***
La mobilisation internationale de lï’an passé stimula énormément notre combat, cï’est pourquoi nous espérons que la participation ï’ la manifestation de juillet 2006 rassemblera encore plus de monde.
Le rassemblement contre le projet Kárahnjúkar a réuni lï’an passé des sympathisants du monde entier. Ils vinrent de Grande-Bretagne, dï’Espagne, dï’Autriche, dï’Euskal Herria, de Suï’de, de Belgique, du Canada, dï’Italie, de France, dï’Allemagne, de Pologne, du Luxembourg et des Etats-Unis. Malheureusement, encore trop peu dï’Islandais se joignirent au camp, lï’opposition et la manifestation nï’étant pas traditionnellement dans la mentalité islandaise. Cette mobilisation internationale fait néanmoins bouger les choses.
Grï’ce ï’ la mobilisation de 2005, le public islandais put enfin ï’tre informé des conséquences réelles du projet Kárahnjúkar sur lï’économie, lï’environnement et le peuplement du pays : le journal principal, Morgunbladid, est traditionnellement trï’s proche des partis au gouvernement et répugne ï’ donner la parole aux experts en économie opposés au projet et aux scientifiques qui prédisent les conséquences les plus funestes.
En réponse ï’ cette prise de conscience, la mairie de Reykjavik qui détient 45% de Landsvirkjun, lï’EDF islandaise, a finalement voté en janvier 2006 un décret sï’opposant ï’ la poursuite de la destruction de Thjórsárver, dans lï’Ouest. Cela contraignit ALCAN ï’ renoncer ï’ exiger de lï’électricité en provenance de Thjórsárver et Landsvirkjun ï’ abandonner son projet pour le site Ramsár.
Le rassemblement de 2006 aura lieu dans une zone ï’ proximité de Kárahnjúkar et incarnera la lutte contre lï’écocide géant en cours sur lï’ï’le. Il est organisé par lï’association ï’ Íslandsvinir ï’ (les amis de lï’Islande).
Le but de ce rassemblement est dï’assurer une opposition non-violente ï’ la destruction de la nature islandaise et de ses ressources naturelles, dï’informer le public des enjeux de ce plan général de développement de lï’ï’le dont nous avons fait état ici. Le rassemblement proposera de nombreuses événements artistiques et politiques afin de donner un écho important au combat.
Comme en janvier 2006 oï’ les principaux groupes de variété islandaise, dont Sigur Ros et Björk, avaient participé ï’ un concert de soutien au combat ï’ Reykjavik, les groupes islandais les plus célï’bres apporteront leur soutien actif et artistique.
Lï’Islande est le dernier endroit dï’Europe oï’ il est possible de trouver une nature sauvage, immaculée et magique. Nous devrions la protéger et lï’admirer et non la détruire. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser quelques uns détruire ces trésors de maniï’re irréversible pour leurs petits profits.

LE PROJET KÁRAHNJÚKAR DOIT ÚTRE ARRÚTE AU PLUS VITE !!!

ALCOA DOIT ÚTRE EMPÚCHE DE NUIRE !!!

METTONS UN TERME A Lï’INDUSTRIE LOURDE SUR Lï’ÞLE !!!

Le rassemblement commence le 21 juillet 2006. Pour tout contact ou pour manifester son soutien : www.savingiceland.org
Si vous avez envie de nous aider vous pouvez:
* assister au camp internationale; aux environs de Kárahnjukar cet été, 2006.
* faire un don pour l’alimentation du camp, pour lï’équipement/provisions (voire le ‘wish list’) ou bien par des dons dï’argent (ce que vous pouvez faire en ligne)

Adresse électronique: savingiceland@riseup.net
Site: www.savingiceland.org

Quelques informations supplémentaires :
Le gouvernement actuel en Islande, faisant peu de cas de la préservation de la nature, favorable ï’ lï’industrie lourde distribue une énergie électrique ï’ trï’s bas prix afin dï’attirer des investisseurs étrangers. Ainsi, lï’entreprise nationale dï’énergie, Landsvirkjun, fait actuellement construire ï’ Karahnjukar ï’ lï’est de lï’ï’le, par son maï’tre dï’ï’uvre Impregilo, une entreprise italienne, un gigantesque barrage, ï’ Karahnjúkar : Il aura 193 mï’tres de haut et le réservoir dï’eau de Halsalon couvrira un espace de 57 km2. Ce barrage est destiné exclusivement ï’ lï’alimentation dï’une immense usine dï’aluminium (dï’un coï’t de 1,2 milliard de dollars et produisant 322.000 tonnes dï’aluminium par an) que lï’entreprise américaine ALCOA est en train de construire dans un des fjords de lï’est. On prévoit dï’ailleurs de construire plusieurs autres centrales dï’hydroélectricité et plusieurs autres usines dï’aluminium : les projets ne manquent donc pas. Il est vrai que les sources dï’énergies potentiellement utilisables en Islande sont considérables, mais il faut savoir comment cette capacité est évaluée et ï’ quel prix.
Le domaine des highlands nï’est pas entiï’rement désertique, comme certains veulent nous le faire croire. Dans lï’est justement, oï’ lï’on construit la centrale de Karahnjukar, la végétation sï’étend du pied du glacier jusquï’ï’ la mer, ce qui est rare en Islande ; de vastes étendues de verdure et de végétation seront inondées avec la construction de la centrale électrique. Et ce qui ne disparaï’tra pas sous lï’eau sera détruit par lï’érosion éolienne. La riviï’re glaciaire charrie des tonnes et des tonnes de sable trï’s fin et, aprï’s la formation du lac nécessaire ï’ la station hydroélectrique, ce sable fin ira sï’amasser sur les bords du lac ; le vent lï’emportera avec lui et détruira avec de vastes étendues de verdure situées ï’ lï’extérieur de la zone. De mï’me, une soixantaine de chutes dï’eau et des terrains oï’ se rassemblent des nombreux troupeaux de rennes et oï’ nichent les oies ï’ bec court vont ï’tre submergés. Cette région est située sur une ceinture volcanique encore active et témoigne dï’une activité géologique unique comportant encore des marques de formation de la terre par la glace et le feu.
Le 1er aoï’t 2001, lï’Agence nationale de la planification dï’Islande qui conseille les autorités en matiï’re de développement urbain, économique et technologique a prononcé son verdict : ï’ les conséquences ï’ moyen et ï’ long terme du barrage sur lï’écosystï’me islandais sont telles que nous désapprouvons le projet de construction. ï’ Or, le rapport est resté lettre morte car le 20 décembre 2001, la ministre de lï’Environnement approuvait le début des travaux.
En outre, la fonderie dï’aluminium qui devra ï’tre mise en marche en 2007 n’a toujours pas reï’u de permis de construire. Mais comme le projet est considéré comme acquis par les autorités qui ont réussi ï’ lï’imposer ainsi ï’ une partie de lï’opinion publique, cette absence de permis de construire nï’empï’che pas les travaux dï’infrastructure dï’ï’tre déjï’ largement avancés.
La construction de la centrale hydroélectrique ï’ Karahnjukar est une catastrophe écologique sans précédent dans l’Occident.

Les versions courtes, 5 et 2 pages, peuvent servir pour faire des circulaires, des dépliants, des feuilles de renseignements…

[ï’ version mi-courte ï’, 5 pages]

Appel pour un rassemblement international en Islande contre les barrages : le 21 juillet 2006.

Empï’chons le gouvernement islandais et les industriels dï’Alcoa de provoquer une catastrophe environnementale dï’une ampleur sans précédent.

Joignez-vous ï’ nous sur le site du barrage et rendez visible votre opposition!

Les highlands de l’Islande du nord, oï’ se situe le glacier Vatnajökull, sont la derniï’re grande région vraiment sauvage en Europe occidentale. Actuellement plusieurs multinationales cherchent ï’ exploiter le potentiel hydro-éléctrique au cï’ur mï’me de cette région. Elles travaillent ï’ de grands projets industriels concentrés essentiellement sur la production d’aluminium.
Ces entreprises, avec le soutien actif du gouvernement islandais, sont sur le point
Une série de barrages gigantesques sont déjï’ en pleine construction ï’ Kárahnjukar, dans le nord-est du pays Lï’électricité produite est destinée uniquement ï’ un énorme fondeur d’aluminium. Pas un kilowatt de l’électricité produite par les barrages ne sera utilisé pour lï’alimentation domestique.
La seule soi-disante ï’raison économiqueï’ de ces barrages est donc lï’alimentation en électricité dï’une usine dï’aluminium appartenant ï’ ALCOA (gérant globale américan dï’aluminium) qui doit ï’tre construite dans le fjord de Reydarfjördur pour ï’tre opérationnelle dï’s 2007.
Quelques-unes des régions qui seront en conséquence inondées par le réservoir creusé par les barrages sont protégées non seulement par la loi islandaise, mais aussi par les lois internationales. Toutes ces régions d’une beauté stupéfiante seront sacrifiées pour le seul profit de quelques entreprises. Parmi ces régions, il faut malheureusement compter Kringilsárrani, au pied du grand glacier (Vatnajökull) : cï’est un paysage de mousse fleurie, domaine des rennes et dï’espï’ces d’oiseaux protégées.
Plusieurs régions sont menacées par des projets ï’ venir : comme, par

[version courte]

Appel pour un rassemblement international
en Islande contre les barrages : le 21 juillet 2006

Les highlands de l’Islande du nord, oï’ se situe le glacier Vatnajökull, sont la derniï’re grande région vraiment sauvage en Europe occidentale. Actuellement plusieurs multinationales cherchent ï’ exploiter le potentiel hydro-éléctrique au cï’ur mï’me de cette zone jusque-lï’ immaculée. Elles travaillent ï’ de grands projets industriels concentrés essentiellement sur la production d’aluminium. Ces entreprises, avec le soutien actif du gouvernement islandais, sont sur le point de provoquer une catastrophe environnementale dï’une ampleur sans précédent.
Une série de barrages gigantesques sont déjï’ en pleine construction ï’ Kárahnjukar, dans le nord-est du pays. Ce projet est déjï’ trï’s en retard. Les experts sï’accordent ï’ reconnaï’tre que 90% des dommages irréversibles pour lï’environnement seront provoquées par lï’engloutissement sous les eaux de la région au moment de lï’immersion. Or, plus la construction des barrages et des tunnels prend de temps, plus nous disposons de temps pour tenter de lï’arrï’ter.
Nos revendications sont les suivantes:
Lï’arrï’t immédiat de la construction des barrages de Kárahnjúkar.
Une enquï’te sur la maniï’re dont la recherche scientifique a été détournée et sur la maniï’re dont les décisions furent prises de maniï’re autocratique.
Une publication de tous les projets dï’industrie lourde en cours afin quï’une consultation de la population soit conduite ï’ propos du patrimoine national

Les Islandais sont prï’ts ï’ livrer bataille pour de nombreuses années, mais un soutien international, une pression de lï’étranger sont dï’une importance capitale dans un tel combat. La menace qui pï’se sur la nature islandaise nï’est pas une affaire seulement intérieure : la pollution ne connaï’t pas de frontiï’re. Le patrimoine naturel islandais appartient au patrimoine naturel de lï’humanité.

La mobilisation internationale de lï’an passé stimula énormément notre combat, cï’est pourquoi nous espérons que la participation ï’ la manifestation de juillet 2006 rassemblera encore plus de monde. Grï’ce ï’ la mobilisation de 2005, le public islandais put enfin ï’tre informé des conséquences réelles du projet Kárahnjúkar sur lï’économie, lï’environnement et le peuplement du pays.
Le rassemblement de 2006 aura lieu dans une zone ï’ proximité de Kárahnjúkar et incarnera la lutte contre lï’écocide géant en cours sur lï’ï’le. Il est organisé par lï’association ï’ Íslandsvinir ï’ (les amis de lï’Islande).
Le but de ce rassemblement est dï’assurer une opposition non-violente ï’ la destruction de la nature islandaise et de ses ressources naturelles, dï’informer le public des enjeux de ce plan général de développement de lï’ï’le dont nous avons fait état ici. Le rassemblement proposera de nombreuses événements artistiques et politiques afin de donner un écho important au combat. Comme en janvier 2006 oï’ les principaux groupes de variété islandaise, dont Sigur Ros et Björk, avaient participé ï’ un concert de soutien au combat ï’ Reykjavik, les groupes islandais les plus célï’bres apporteront leur soutien actif et artistique.
Lï’Islande est le dernier endroit dï’Europe oï’ il est possible de trouver une nature sauvage, immaculée et magique. Nous devrions la protéger et lï’admirer et non la détruire. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser quelques uns détruire ces trésors de maniï’re irréversible pour leurs petits profits.

LE PROJET KÁRAHNJÚKAR DOIT ÚTRE ARRÚTE AU PLUS VITE !!!

ALCOA DOIT ÚTRE EMPÚCHE DE NUIRE !!!

METTONS UN TERME A Lï’INDUSTRIE LOURDE SUR Lï’ÞLE !!!

Le rassemblement commence le 21 juillet 2006. Pour tout contact ou pour manifester son soutien : www.savingiceland.org / Adresse électronique: savingiceland@riseup.net

Si vous avez envie de nous aider vous pouvez:
Assister au camp internationale; aux environs de Kárahnjukar cet été, 2006.
Faire un don pour l’alimentation du camp, pour lï’équipement/provisions (voire le ‘wish list’) ou bien par des dons dï’argent (ce que vous pouvez faire en ligne)

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SAUVEZ LA DERNIERE GRANDE PLAINE SAUVAGE DE L’EUROPE DE L’INDUSTRIE LOURDE / CAMPE D’ACTION 2007 / COMMENCE LE 6 JUILLET / ISLANDE – Saving Iceland Francais sticker

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LE CAS DU BARRAGE DE KÁRAHNJÚKAR

Nous souhaiterions attirer votre attention sur le plus grand chantier
hydraulique jamais entrepris en Islande (Impregilo etc.) qui a, et
ceci est une premiï’re dans l’histoire de l’Islande, pour unique but
d’alimenter en électricité une gigantesque fonderie américaine
d’aluminium 346.000 t/an (ALCOA, Bechtel) et sur les actions que nous
menons pour lutter contre la dérive manifeste des autorités
islandaises dans l’exploitation outranciï’re de la nature islandaise au
profit de quelques multinationales.

Il s’agit de la construction d’un ensemble de barrages ï’ Karahnjukar
au nord du glacier Vatnajökull, de la déviation d’une riviï’re glaciï’re
et de la création d’un réservoir immense. Nous souhaitons attirer
l’attention sur la maniï’re dont les autorités islandaises ont imposé
ce projet sans en informer dï’ment la population islandaise. Ce projet
est illustre parfaitement la maniï’re dont on impose un projet (en
l’occurrence un chantier gigantesque) grï’ce ï’ des procédés
contestables : dans le secret, les menaces ambiantes, les silences
orchestrés par les médias, parvenant ainsi ï’ se doter d’une légalité
douteuse.

Pourquoi protester encore alors que le site est en fin de construction
? Nous protestons vivement malgré les pressions depuis cinq ans contre
ce projet de barrages ï’ une échelle gigantesque, contre la méthode
employée, contre le principe d’intimidation, contre le refus
d’informer, contre la construction de ce gigantesque chantier au
mépris de la population islandaise. Karahnjukar est le symbole de ce
qu’il ne faut pas faire. Nous souhaitons dire haut et fort : ï’ Plus
jamais ï’a ï’ !

Le site de Karahnjukar englobe une série de barrages, déjï’ en fin de
construction, malgré les nombreux avertissements des scientifiques,
dont les rapports ont été ignorés, contre l’instabilité géologique du
lieu. Les barrages sont situés sur une faille dans une zone sismique
et volcanique et le versant nord de Vatnajökull (Brúarjökull) avance
périodiquement (dans les années 60 pour la derniï’re fois) d’une
dizaine de kilomï’tres (vers le futur réservoir et ses barrages).

Le plus grand d’entre eux, le mégabarrage hydroélectrique de
Karahnjukar (193m de haut) au nord du glacier Vatnajökull, et les deux
barrages de chaque cï’té formeront un immense réservoir, sont ï’ eux
seuls une catastrophe écologique sans précï’dent en Europe qui va
détruire tout un écosystï’me dans une zone jusque-lï’ partiellement
protégée (Kringilsárrani) dont l’électricité est destinée ï’ fournir de
l’énergie ï’ un énorme fondeur d’aluminium appartenant ï’ ALCOA qui doit
ï’tre opérationnel en octobre 2007.
57 km2 de terres seront submergées au mois de septembre prochain pour
la création du réservoir d’Halslon, ce qui va avoir un impact
irréversible sur la biodiversité : sols, végétation, vie sauvage,
paysages (lacs, canyons, hauts plateaux vont ï’tre inondés), climat
(pollution- la fonte de l’aluminium émet du tetrafluoromethane et de
l’hexafluoromethane (gaz ï’ effet de serre) qui sont mille fois plus
puissants que le dioxyde de carbone (CO2) -, fonte des glaciers) et
donc sur la planï’te. Et ce qui ne disparaï’tra pas sous lï’eau risque
d’ï’tre détruit par lï’érosion éolienne. Alors que l’endroit a le
privilï’ge d’avoir une végétation ininterrompue du glacier jusqu’ï’ la
mer.

Selon les spécialistes le projet va affecter un total de 3000 km2,
soit presque 3% de l’Islande.

Plusieurs régions sont menacées par des projets ï’ venir. A
l’invitation des autorités islandaises les multinationales font la
queue :
Thjorsarver (un site sur la liste Ramsar), par exemple, au sud du
glacier Hofsjökull, est en danger depuis longtemps mais il semblerait
que nous soyons sur le point d’obtenir gain de cause, en ce qui
concerne ce site ; les déclarations du nouveau ministre de
l’environnement sont enfin rassurantes.
Cependant ALCOA projette déjï’ une seconde usine dans le Nord du pays,
et ALCAN (au sud de Reykjavik) et Century Aluminum (au nord de
Reykjavik) ont d’ores et déjï’ reï’u le feu vert pour élargir les
installations qu’elles exploitent déjï’ dans le Sud-Ouest de l’Islande,
ce qui demande encore plus d’énergie.
Century Aluminum souhaite construire une deuxiï’me usine prï’s de
Keflavik, ï’ Helguvik et ALCOA souhaite construire encore une deuxiï’me
usine au nord prï’s de Husavik.
R&D Carbon Ltd. a obtenu en avril 2005 le feu vert pour un projet
hautement polluant d’usine de pile ï’ combustible ï’ Katanes, dans la
région de Hvalfjördur, au nord de Reykjavik et ce malgré le fait qu’un
site Ramsar (Grunnafjordur) ï’ proximité va ï’tre touché.

En tout il s’agit de six usines : les deux qui existent déjï’ prï’s de
Reykjavik, celle de Reydarfjördur (Karahnjukar) et les trois autres en
projet.

Par ailleurs, la population islandaise n’a jamais été consultée en ce
qui concerne le projet, et malgré le verdict de l’Agence nationale de
planification d’Islande qui conseille les autorités en matiï’re de
développement urbain, économique et technologique, le 1er aoï’t 2001 :
ï’ les conséquences ï’ moyen et ï’ long terme du barrage sur lï’écosystï’me
islandais sont telles que nous désapprouvons le projet de construction
ï’, la ministre de lï’environnement a néanmoins approuvé le projet le 20
décembre 2001. Le silence des médias sur ce projet depuis ce jour
jusqu’au vote du parlement le 8 avril 2002 est impardonnable.

La Haute Cour de Justice d’Islande a rendu un arrï’t en juin 2006
invalidant la décision qui permettait ï’ l’usine d’échapper ï’ l’étude
de son impact sur l’environnement. L’étude est en cours, malgré cela
le permis de construire n’a toujours pas été invalidé : Bechtel
continue la construction en toute impunité. Nous avons le malheur
depuis 1999 d’avoir eu trois ministres de l’environnement qui tous ont
voté pour la construction des barrages ï’ Karahnjúkar et pour l’usine
d’aluminium ï’ Reydarfjördur.

Depuis cinq ans des protestations spontanées sans précédent en Islande
se sont multipliées dans le pays dont une grande manifestation ï’
Reykjavik en février 2003. La mobilisation internationale et les
actions qui ont été menées l’été dernier en Islande, campagnes de
sensibilisation, manifestations, camp de protestation sur le site de
Karahnjukar, et notamment premier ï’ lock-on ï’ de l’histoire de
l’Islande, ont eu un grand impact médiatique sur le pays… une grande
manifestation a encore eu lieu en juin dernier ï’ Reykjavik.

Le rassemblement de 2006 qui commence le 21 juillet est organisé par
l’association Íslandsvinir (Les Amis de l’Islande), il aura lieu dans
une zone ï’ proximité de Kárahnjúkar.
Il incarnera la lutte contre l’écocide géant en cours sur l’ï’le et
réunira des centaines de sympathisants internationaux, d’islandais
ainsi que de nombreuses associations.
Comme en janvier 2006, oï’ des groupes de variété internationalement
connus, entre autres les Islandais Sigur Ros et Björk, se sont
produits lors d’un concert de soutien au combat ï’ Reykjavik, plusieurs
groupes de la scï’ne internationale nous apporteront leur soutien actif
et artistique.

Le but de ce rassemblement est d’assurer une opposition non-violente ï’
la destruction de la nature islandaise et de ses ressources
naturelles, d’informer le public des enjeux de ce plan général de
développement de l’ï’le dont nous avons fait état ici. Le rassemblement
proposera de nombreux événements artistiques et politiques afin de

donner un écho important au combat.
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* STRAUMSVIK (Alcan) 178.000 t/an au sud de Reykjavik :
http://www.alcan.is/?PageID=95
= Projet d’agrandir et de doubler la production.

* GRUNDARTANGI (Century Aluminum) 90.000 t / an
http://www.nordural.is/default.asp?sid_id=3151&tre_rod=002|001|001|&tId=1

= Projet d’agrandir et de doubler la production.

* REYDARFJORDUR (Alcoa ; constructeur de l’usine : Bechtel) Production
prévue : 346.000 t/an
– vue AVANT la construction de l’usine :
http://www.ismennt.is/not/jonasg/reydarfjordur/
= Electricité de l’ensemble des barrages de KARAHNJUKAR, le réservoir,
la déviation d’une riviï’re.

* HUSAVIK Projet d’une usine d’aluminium dans le nord, ï’ HUSAVIK
(Bakki) (Alcoa) 250.000 t/an
http://www.alcoa.com/iceland/en/alcoa_iceland/smelter.asp

* HELGUVIK Projet d’une usine d’aluminium prévue sur le Reykjanes ï’
HELGUVIK (Century Aluminum) 250.000 t/an
http://www.nordural.is/Default.asp?Sid_Id=1879&tId=2&Tre_Rod=002|&fre_id=25284&meira=1

* KATANES Projet d’usine de pile ï’ combustible.
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[* KARAHNJUKAR (IMPREGILO etc.): Production en électricité prévue 690
MW (barrage de Karahnjukar (hauteur 193 m), les deux barrages de
chaque cï’té, le barrage de SAUDARA (25 m) et le barrage de DESJARA (60
m) ; longueur de ces 3 barrages : 3 km. superficie du réservoir
principal, HALSLON, surface prévue de 57 km2.
Voir : http://www.karahnjukar.is/EN/article.asp?catID=323&ArtId=495 ]
* Entre Reydarfjordur et Karahnjukar : deux lignes ï’ haute tension, 53
km de HT, passent par des belles vallées
http://www.karahnjukar.is/category.asp?catID=235

La gauche verte : http://www.vg.is/default.asp?page_id=6181

[*HJORLEIFUR GUTTORMSSON : Hjorleifur est l’homme qui a réussi
(jugement de la Haute Court) ï’ obtenir que le site de l’usine de
Reydarfjordur subisse la procédure normale : une évolution d’impact
environnemental. L’étude est en cours, la construction de l’usine n’a
cependant pas été suspendueï’ la construction dans ces conditions
devrait ï’tre jugée illégaleï’ ; fin de la période de consultation
publique le 8 juin 2006 : http://www.eldhorn.is/hjorleifur/]

Hanna Steinunn Thorleifsdottir
11/7 2006

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Les cheminées, dans un désert blanc, divisent l’Islande
New York Times
4 janvier 2007
Par Sarah Lyall

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Liberation
Islande
Barrage contre nature

Construit contre l’avis des écologistes, d’experts et d’une partie de l’opinion, le gigantesque barrage de Kárahnjúkar doit fournir de l’électricité pour le profit exclusif d’une fonderie d’aluminium américaine. Sans parvenir ï’ retenir les habitants.
Par Anne-Franï’oise HIVERT
QUOTIDIEN : Mercredi 27 septembre 2006 – 06:00
Islande, envoyée spéciale

Les cars arrivent ï’ 13 heures tapantes ï’ Egilsstadir. Les passagers descendent sur le parking de la station-service, ï’ l’entrée de la ville de 1 500 habitants, située ï’ l’est de l’Islande. La plupart sont des hommes. Ils parlent polonais, chinois ou italien. Ils vont faire un tour ï’ la supérette restée ouverte le dimanche, avant de s’attabler ï’ la cafétéria. Certains profitent d’une éclaircie pour aller siroter un café au soleil, ou manger une glace dehors. Les Islandais sont invisibles, ou presque. Le dimanche, ï’ Egilsstadir, on préfï’re rester chez soi. ï’Une de mes amies s’est fait siffler alors qu’elle promenait son chienï’, s’indigne une habitante.
En fin d’aprï’s-midi, les visiteurs remontent dans leurs cars. Direction : Kárahnjúkar, ï’ une cinquantaine de kilomï’tres. Les hommes, presque tous étrangers, travaillent sur le chantier, au nord du glacier de Vatnajökull. L’ouvrage, gigantesque, comprend cinq barrages, dont le plus grand mesure 193 m de haut et 730 de large. D’ici ï’ 2007, les eaux submergeront 57 km2 de terre. Et d’ici ï’ 2009 la centrale électrique disposera d’une capacité de production de 690 MW, soit la moitié de ce que produit actuellement l’Islande. Le tout sera destiné ï’ la fonderie d’aluminium, construite par le géant américain Alcoa, dans le fjord de Reydarfjördur.
C’est l’un des projets les plus controversés de l’histoire du pays. Mais aussi le plus gros investissement que n’ait jamais connu l’ï’le. L’équivalent de 20 % du PIB islandais. ï’Le projet doit redonner vie ï’ l’Estï’, explique le ministre de l’Industrie, Jón Sigurdsson. La survie de la région a longtemps dépendu de la pï’che, mais l’instauration de quotas et l’épuisement des stocks ont frappé de plein fouet l’économie locale. Les pï’cheurs ont vendu leur bateau, les conserveries mis la clé sous la porte. Et les habitants ont quitté la région. En dix ans, la population a diminué de 10 %. En 2000, elle ne comptait plus que 12 000 habitants.
Sólveig Bergsteinsdóttir, qui gï’re le centre d’information sur Kárahnjúkar créé par la compagnie d’électricité Landsvirkjun, témoigne : ï’Ce n’était pas beau ï’ voir. Les villages se vidaient. Les gens étaient déprimés.ï’ Une habitante d’Egilsstadir confirme : ï’Les jeunes n’avaient plus d’avenir ici. Il fallait qu’ils partent. Leurs parents voulaient les suivre, mais ils ne pouvaient pas : personne n’achetait les maisons ï’ vendre.ï’
Il y a longtemps que l’idée d’exploiter l’énorme potentiel hydraulique de la région avait germé. ï’A part les poissons, nos riviï’res et nos sources géothermales sont les seules ressources naturelles dont nous disposons , observe Sigurdur Arnalds, en charge du projet de Kárahnjúkar auprï’s de la compagnie d’électricité. Nous avons toujours rï’vé d’en tirer profit.ï’ Mais l’Islande ne compte que 300 000 habitants et ses plus proches voisins, les Groenlandais et les Ecossais, vivent ï’ 300 et 800 km de lï’. Alors, fabriquer de l’électricité, soit. Mais pour qui ?
Un chantier ï’ marche forcée
Au début des années 60, l’ï’le trouve la solution. Elle doit attirer ï’ elle les industries consommatrices d’énergie. Certes, il faudra importer la matiï’re premiï’re, et exporter les produits finis. Mais elle propose de vendre son électricité ï’ des prix ultracompétitifs. En 1966, le groupe Alcosuisse se laisse tenter. Il construit une fonderie d’aluminium au sud du pays. En 1965, l’Etat et la commune de Reykjavik créent la compagnie Landsvirkjun. Sa mission : développer le secteur énergétique islandais. Des agences de marketing sont mobilisées, des brochures imprimées… Quarante ans plus tard, l’Islande devient le premier producteur d’aluminium du monde per capita .
Dans l’est, les élus sont séduits. Pourquoi n’auraient-ils pas droit ï’ leur fonderie ? Originaire de la région, le ministre des Affaires étrangï’res en fait une affaire personnelle. Avec le premier ministre de l’époque Davíd Oddsson, Halldór Ásgrímsson sera l’un des principaux avocats de la construction du barrage de Kárahnjúkar et de la fonderie de Reydarfjördur. Peu importe l’opposition des écologistes. Les objections de géologues. La démesure du projet. Les chantiers doivent démarrer, ï’ marche forcée. Sigurdur Arnalds résume : ï’Le monde a besoin d’aluminium, ne serait-ce que pour construire les avions qui transportent les touristes en Islande. N’est-ce pas mieux pour la planï’te de le produire avec des énergies renouvelables ici, plutï’t qu’avec du charbon ailleurs ?ï’ Les arguments, présentés ï’ Kyoto, font mouche. L’Islande est autorisée ï’ augmenter de 10 % ses émissions de gaz ï’ effet de serre, par rapport ï’ 1991.
La mï’re de Björk en grï’ve de la faim
Les écologistes protestent. ï’C’est la plus grosse catastrophe naturelle causée par l’homme dans l’histoire au paysï’, affirme Steingrímur Sigfússon, le leader du parti Gauche verte. En 2004, la mï’re de la chanteuse Björk mï’ne une grï’ve de la faim de trois semaines pour protester contre le projet, tandis que sa fille dénonce ï’le sacrifice de la nature au profit du progrï’sï’. Le ministre de l’Industrie s’insurge : ï’Fallait-il que nous rejetions le progrï’s et que nous continuons ï’ vivre comme des esquimaux pour amuser les riches touristes américains ?ï’
Le poï’te Andri Magnason évoque, lui, ï’une nation en état de guerre psychologiqueï’. Son dernier livre, intitulé Dreamland _ a self-help book for a frightened nation (ï’Le pays de rï’ves. Guide de survie pour une nation effrayéeï’), s’est vendu ï’ 14 000 exemplaires, un record. Il y dénonce ï’la propagande qui fait de la beauté de l’Islande l’ennemi du progrï’sï’. Le biologiste Gudmundur Pall Olafsson photographie la zone bientï’t inondée. Il dit avoir été accusé par les membres du gouvernement de trafiquer ses clichés pour embellir la nature. Le journaliste Omar Ragnarsson, auteur d’un documentaire sur la région, raconte lui aussi : ï’On a essayé de m’intimider, en menaï’ant ma femme et mes amis. Soit j’arrï’tais de parler de la destruction de la nature, soit j’allais payer trï’s cher.ï’ En 2003, 700 personnes de l’est du pays demandent sa démission _ mais son employeur de l’époque, une chaï’ne de télévision, prend sa défense.
Plusieurs experts évoquent des pressions. Le géologue Grimur Björnsson, employé par l’Agence nationale de l’énergie, rédige en 2002 un mémo, qui met en garde contre l’instabilité géologique de la région de Kárahnjúkar. Le document est enterré par sa direction. Les députés n’en entendront jamais parler, jusqu’ï’ cet été. Pourtant, la compagnie d’électricité affirme aujourd’hui avoir pris l’étude au sérieux. L’opposition accuse la ministre de l’Industrie de l’époque d’avoir tenté de dissimuler des informations, pour accélérer les travaux. Elle nie.
Déjï’, en 2001, l’adhésion de l’Agence nationale de planification ï’ l’étude d’impact ne devait ï’tre qu’une formalité. L’organisme public avait pourtant émis un avis défavorable au projet, jugeant son impact environnemental ï’substantiel, irréversible et négatifï’. Six mois plus tard, la ministre de l’Environnement donne son feu vert, suite ï’ un recours en appel. Pour Steingrímur Sigfússon, c’est bien la preuve qu’il s’agit d’un ï’joint-venture entre le gouvernement, Landsvirkjun et Alcoaï’, entre les pouvoirs publics et les industriels.
Et de fait les autorités islandaises déroulent le tapis rouge devant le géant américain. Le niveau des prix négocié entre Landsvirkjun et Alcoa est gardé secret. ï’Mais ils doivent ï’tre trï’s bas pour qu’Alcoa décide de fermer deux fonderies aux Etats-Unis et de transférer sa production en Islandeï’, remarque Arni Finnsson, le président de l’Association islandaise de conservation de la nature (Inca). Comme nombre de ses collï’gues, le professeur d’économie Thórólfur Matthíasson ï’doute de la profitabilité du projetï’. D’autant que la main-d’oeuvre islandaise censée accourir pour repeupler cet Est déserté se fait rare. Le groupe italien de BTP Impregilo, qui a décroché le contrat de construction du barrage de Kárahnjúkar, devait embaucher 1 500 ouvriers. Seulement un quart sont Islandais. Beaucoup n’ont pas tenu. ï’Les logements étaient épouvantables, les salaires bien en dessous de ce que prévoient les accords collectifs et l’ambiance était horribleï’, affirme le patron du Syndicat des électriciens (RS’), Gudmundur Gunnarsson _ le pï’re de Björk. Impregilo finit par aller recruter en Chine, oï’ la compagnie a construit l’immense barrage des Trois-Gorges.
Désillusions et vies brisées
Pour calmer les esprits, Alcoa et Landsvirkjun n’hésitent pas ï’ mettre la main ï’ la poche. De nouvelles routes sont construites. La société américaine perce mï’me un tunnel entre Reydarfjördur et le village voisin, réduisant de moitié la durée du trajet. Elle construit un gymnase, offre des équipements ultramodernes ï’ l’hï’pital, finance le voyage scolaire des enfants du coin et un stage de formation de policiers aux Etats-Unis. Certains habitants recommencent ï’ faire des projets. D’autres, en revanche, décrivent désillusions et vies brisées. Le fermier Gudmundur Ármannsson vit ï’ une vingtaine de kilomï’tres d’Egilsstadir, dans la maison construite par son pï’re. Deux lignes ï’ haute tension traversent désormais la vallée en contrebas. Le projet hydroélectrique a bouleversé la vie de ses voisins. ï’Le fils du premier devait reprendre la ferme. Il est mort dans un accident sur le barrage. Le second est parti. Il craignait que les lignes électriques nuisent ï’ la santé de ses enfants. Le troisiï’me et le quatriï’me ont reï’u des compensations financiï’res pour les poteaux sur leur terrain. Ils ont vendu leur bétail et l’un d’entre eux sa maison. Enfin, le cinquiï’me a décidé d’aller travailler en ville, oï’ la main-d’oeuvre manquait.ï’
Une fois les travaux finis, d’ici ï’ 2009, Alcoa prévoit d’embaucher plus de 450 personnes. Le groupe a promis de ne recruter que des Islandais. Mais Alfred, qui habite ï’ Neskaupstadur, n’y croit pas : ï’Dans mon village, Alcoa a proposé aux élï’ves un stage de formation pour travailler ï’ la fonderie. Seulement deux ont accepté. Ils ont arrï’té avant la fin.ï’ Les habitants de Reykjavik viendront-ils s’installer ï’ l’Est, alors que la main-d’oeuvre manque partout ailleurs ?
Le projet devait repeupler la région. Selon l’Institut des statistiques, les habitants continuent de partir. ï’On est en train de tuer la communauté localeï’, s’insurge Gudmundur Beck. Cet été, ce fermier de Reydarfjördur a bloqué pendant plusieurs heures les travaux de construction de la fonderie, avec un groupe de jeunes activistes venus de toute l’Europe pour protester contre le projet. Alcoa lui réclame 130 000 ï’ de dommages et intérï’ts. Il parle de partir. ï’A moins, glisse-t-il, que l’esprit de la sorciï’re se réveille.ï’ La sorciï’re ? Selon la légende, c’est elle qui aurait coulé le bateau de pirates venus attaquer le fjord en 1627, et elle encore qui aurait poussé un avion militaire allemand ï’ s’écraser dans les collines en 1941. Récemment, l’église du village d’Eskifjördur est partie en fumée. Le prï’tre était un partisan de la fonderie…

Le “barrage de l’aluminium” divise l’Islande
LE MONDE – 29.07.06 – REYKJAVIK ENVOYEE SPECIALE

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